Archives quotidiennes : 14 septembre 2009

Et si on parlait vieil argot… ?

Arsone ce pentre, remouche si sa filoche est chouete, il est marquant, si tésigue peux le fourliner, je te vais noner et nous faderons des sigues.

(Tâte cet homme, regarde si sa bourse est bonne, si tu peux la lui prendre, je te vas cacher, et nous partagerons des pièces d’or.)

Le trep aboule, esbigne-toi et cavale dure.

(Le monde vient, sauve-toi et cours vite.)

Calte, le pentre se réchauffe.

(Finis, le paysan s’en aperçoit.)

Remouche donc la bride de cette gonsesse, c’est du jonc.

(Regarde donc la chaîne de cette femme, c’est de l’or.)

Cette sorgue j’ai aquigé ma menesse.

(Cette nuit j’ai battu ma femme.)

Ce qui me met à renaud, c’est d’être entiflé de C.

(Ce qui m’embête c’est d’être marié légitimement.)

Mesigue je ne suis qu’engoncé.

(Moi je vis en concubinage.)

J’ai le béguin pour une mistone de C.

(J’aime d’amour une demoiselle comme il faut.)

Raplique à la venterne, rembroque qu’esqu’aboule.

(Va à la fenêtre, regarde qu’est-ce qui vient.)

Veux-tu morfiller de la japhe.

(Veux-tu manger de la soupe.)

Extrait du : Dictionnaire de l’argot employé dans « Les mystères de Paris » recueilli par M.D. d’après les renseignements donnés par un ex surveillant de la Roquette & un ancien garde chiourme du bagne de Brest – 1844

Sylvie R

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