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Histoire de Maisons (I-4) : 1358 à 1629

1358 à 1629

PREMIERE PARTIE – Des temps les plus reculés, jusqu’à la Révolution de 1789

Chapitre Quatre

1358 – Les Anglais et Charles de Navarre prennent le pont de Charenton. On ne dit pas quelle fut la situation des habitants de Maisons dans cette circonstance, mais il paraît probable que chaque fois qu’il y eut lutte sur ce point de la commune ils durent s’en ressentir. Des squelettes humains trouvés en différents endroits du voisinage et notamment en 1889 à la Villa Renard, sont certainement ceux de guerriers victimes de ces combats.

1436 – En 1436 les Anglais livrèrent encore une bataille au pont de Charenton, et furent repoussés.

D’après Dulaure, dans l’Histoire des environs de Paris, ils occupèrent longtemps Maisons, et ce serait eux qui auraient construit le clocher de l’église, dont la flèche en pierre rappelle ceux de nombreuses églises anglaises.

Les lieux dits : le Camp, auprès du pont, à Alfort, et le Port-à-l’Anglais, au bord de la Seine, doivent certainement leur nom à cette occupation.

1440 – Un laboureur nommé Jean de Merville, et un autre nommé Lucas, s’étant refusés à payer la corvée aux abbés, sur le droit de pacage, furent condamnés par sentence du Châtelet.

1451 – Un troisième, nommé Guyot, fermier de Charentonneau, revint sur la même question et fut condamné à son tour, les pacages n’ayant été concédés que pour l’usage superficiel ; la propriété du fonds avait été réservée en faveur des abbés.

En ce temps-là, les choses marchaient lentement ; il avait fallu plus de deux siècles pour que les paysans, qui jouissaient librement de ces pacages, en vinssent à les considérer comme biens communaux ; mais malgré les revendications des abbés, ils en tiraient produit en les louant, ainsi que d’autres, dont l’origine de propriété nous échappe, au profit de la commune.

Pendant plusieurs siècles, jusqu’à la Révolution, ce produit suffit et au delà à équilibrer le budget communal.

Voici comment étaient désignés ces champs :

La Saulsaye ([1]).                                                              Le Pont Japhet.

Le Pâti.                                                                           Le Port-à-l’Anglais.

Le Deffoix (?).                                                                 La Grande Noue. ([2])

Le Marais.                                                                       Les Buttes.

Ces noms existent encore sur le cadastre comme lieux dits.

1465 – L’armée de la Ligue ([3]) campait dans le voisinage du pont, et de nombreux combats y furent livrés.

1494 – Le premier registre de comptes de la paroisse, que nous ayons pu consulter, date de 1589, mais il existe de nombreux titres antérieurs établissant des rentes à son profit ; le plus ancien est de 1494.

Elle possédait également des terres et des vignes, qu’elle louait. Tous ces revenus servaient avec la dîme, ainsi que nous l’avons dit plus haut, à couvrir les dépenses du culte, de la bienfaisance, et même de l’instruction publique ; ces deux derniers services étaient, il est vrai, absolument rudimentaires.

1540 – A propos de rentes constituées ou de dîmes perçues, au profit de la Fabrique, il est souvent question de la rue Bretonne, et de celle des Cochets ; il en est de même des vignes et terres de l’Echat, il est certain que c’était là principalement que les petits propriétaires possédaient des biens ; la plaine, en dehors des biens communaux, appartenant aux seigneurs, et étant louée par eux à des fermiers.

1567 – Les calvinistes s’emparèrent du pont, après une bataille acharnée.

1589 – Voici comment débutait un compte de recettes et dépenses de l’année écoulée, pour la Fabrique paroissiale.

« Comptes que rend par-devant vous, messieurs les manants ([4]) et habitants de Maisons-sur-Seine, près le pont de Charenton, Honorable Remy Gallet, marchand et laboureur de vignes, demeurant audit Maisons, au nom et comme Procureur, avait charge desdits habitants, et commune dudit lieu. »

Suivant les détails de recettes et dépenses, le tout clos par un certain nombre de signatures ou de signes fort compliqués et plus fantaisistes les uns que les autres.

1590 – Nouvelle lutte pour la possession du pont ; Henri IV l’enlève aux soldats de la Ligue catholique pendant le siège de Paris.

1596 – L’un des moulins est ainsi dépeint dans un manuscrit déjà cité a plusieurs reprises :

« Une maison et un moulin à blé assis sur la rivière de Marne, faisant le premier moulin près le pont de Charenton, nommé le Petit Moulin, sous le devoir de six sols parisis de cens. »

Autre citation sur un fait de 1613 :

« Charles Malon de Bercy eut une contestation avec M. Henry de Gondy, évêque de Paris, sur les limites de leurs censives ([5]) et notamment la directe, sur des maisons sises au bout de l’extrémité du pont de Charenton, du côté dudit bourg, appartenant à la veuve, et aux enfants de Jean Bourguet, à l’une desquelles pendait pour enseigne, l’image de Sainte-Catherine. Le litige fut terminé par une transaction, par laquelle au moyen de ce que M. de Bercy paya à M. l’Evêque une somme de 300 livres. M. l’Evêque consentit que lesdites trois maisons restassent dans la censive de Bercy. Monsieur de Bercy, de son côté, reconnaît que le surplus dudit pont, était dans la censive, justice et seigneurie de Maisons.

« Par là, les deux seigneuries se trouvaient limitées par le cours ordinaire de la rivière de Marne, qui sert de bornes immuables auxdites limites. »

Il ressort de la lecture de cette citation, qu’il devait y avoir des constructions sur le pont de Charenton, et à chaque extrémité, qui constituaient un hameau désigné sous le nom de Pont-de-Charenton.

On retrouvera ce nom dans la nomenclature des lieux soumis à la prévôté de Créteil, jusqu’à la Révolution.

Ailleurs, nous trouvons que Pont-de-Charenton était un hameau allant du pont au sommet de la côte, et qu’il y avait deux moulins sur le pont.

1599 – A l’origine, les registres de l’état civil étaient tenus par les curés, qui étaient presque seuls à savoir lire et écrire.

Voici la reproduction d’un acte de baptême, qui tenait lieu en même temps d’acte de naissance.

« André Creton, fils de Nicolas Creton et de Marie Courtry sa femme, baptisé le dix-huitième jour d’octobre 1599. Ses parrains M. André Courtry, chanoine de l’église Notre-Dame de Paris, et Charles de Comise, lieutenant de Madame la princesse de Condé en son château de Saint-Maur-sur-Marne ; marraine, Madame Hilaire de Labitrade, femme de feu André Thomas … ? de la cour de Harley à Paris. » 

Ce Creton, qui avait pour parrains de ses enfants des personnages aussi distingués, était chargé de la recette des domaines de l’Archevêque de Paris.

Pour les mariages, c’était beaucoup plus simple ; exemple :

« Le 12 Juin 1622 Henry Millot épousa Marguerite Jean. » 

1627 – Un peu plus tard en 1627,

« Le 18 Juillet 1627, Nicolas Licaut épousa Marie Cornier, en présence de Michel Caille, Noël Creton, et Marie Cuder. »

ACTES DE DECES

« Le 12 Juin 1622, Antoinette Caillet a été inhumée au cimetière de Maisons. » « Le dernier jour de novembre 1646, Laurent Petit, cordonnier, fut inhumé dans le cimetière de Maisons, près la croix, place ordinaire. »

De 1599 à 1602, la moyenne des naissances est de dix-sept par année.

De 1622 à 1625, celle des mariages de quatre.

Et enfin celle des décès, de 1625 à 1628, de onze. On peut, par là, se rendre compte à peu près du chiffre de la population, et on peut aussi constater que les naissances excèdent de beaucoup les décès, situation dont nos économistes souhaitent généralement le retour, sans toujours y contribuer.

Il est probable que c’est de 1599, que date réellement l’institution de registres réguliers d’état civil dans la commune, et l’on peut remarquer que si l’on commence à inscrire les baptêmes à cette date, les décès et les mariages ne le furent qu’à partir de 1622, et ce, sur le même registre, qui contient également des testaments.

L’inventaire des documents existant au presbytère, qui fut fait en 1791, ne mentionne de registres qu’à partir de 1695, il était donc incomplet et inexact.

Beaucoup de personnes croient que les noms patronymiques ne furent adoptes qu’au XVIIIème siècle la preuve du contraire est démontrée par la lecture des actes cités.

1629 –  Un nommé Louis Léjay, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, à l’occasion de son projet de faire construire « un corps de logis et dépendances en ce lieu qui est Château-Gaillard », fait un don de 300 livres à la Fabrique, plus 5 sols de rente perpétuelle. « Cette somme est donnée pour achat d’héritage ou rentes. »


[1] Saulsaye : lieu planté de saules

[2] Noue ou Noë : prairie humide et grasse.

[3] L’armée de la Ligue : la ligue dite du Bien Public, formée par les seigneurs contre Louis XI.

[4] Manants (ou paysan) : nom donné à celui qui habitait une commune sans y avoir le droit de bourgeoisie.

[5] Censive : étendue de terres soumises au cens.

Extrait de : Histoire de Maisons-Alfort et d’Alfortville, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours par Amédée CHENAL Maire de Maisons-Alfort – 1898

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14 avril 1912 – Robert DOISNEAU

1912 – Robert DOISNEAU

DOISNEAU Robert, (o Gentilly, 1912). Photographe.

o 14 avril 1912, Gentilly.
x 28 novembre 1934, Choisy-le-Roi
† 1 avril 1994, Paris.

Un baiser place de l’Hôtel de ville, des mioches qui s’égaillent après un coup de sonnette sous une porte cochère,
un écolier qui louche sur l’ardoise du voisin, voilà en quelques clichés noir et blanc ce qu’évoque en nous le nom de Doisneau : des images où pêle-mêle, la joie de vivre, l’enfance, Paris, vivent sous nos yeux.
La carrière de Robert Doisneau ne doit rien au hasard, elle est liée à sa fréquentation assidue de la toujours prestigieuse école Estienne, où il décrochera son diplôme de graveur-lithographe : maîtrise des formes, apprentissage des techniques. Ainsi se dessine un destin lumineux où le talent d’un homme rencontrera une technique élevée au rang d’Art, la Photographie.
A 18 ans, en 1930, Robert Doisneau suit une formation de photographe à l’atelier Ulman qui le mènera de l’industrie à la presse. Sa photo de presse, narrative, prend place dans les galeries: les expositions succèdent aux expositions, les prix succèdent aux prix, sans faire de Robert Doisneau un mondain.
Son art n’est pas confiné mais ouvert, ainsi Robert Doisneau est-il entré dans notre univers quotidien, et ses photos étrangement animées suspendent le temps l’espace d’un regard.
Il nous a légué ses fragments d’éternité un jour de 1994, Gavroche impertinent, le premier Avril.

(Texte tiré du site du Collège Robert Doisneau)
A noter que la nuit du 14 / 15 avril 1912, le Titanic fit naufrage !

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14 avril 1912 – Naufrage du Titanic

 

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