Le pépiniériste de Charentonneau (1) – Extraits

Un Chapeau de Paille d’Italie d’Eugène Labiche

Un chapeau de paille d’Italie est une comédie en 5 actes d’Eugène Labiche, représentée pour la 1re fois à Paris sur le Théâtre du Palais-Royal le 14 août 1851

Résumé
C’est le matin du jour où Fadinard va se marier et que son cheval mange le chapeau de paille d’une jeune femme, Anaïs, en tendre conversation avec un militaire. Ce couple le suit jusque chez lui, et refuse de quitter les lieux tant que Fadinard n’aura pas remplacé le chapeau par un autre identique, car Anaïs est mariée à un mari jaloux, qui s’étonnerait de cette disparition.
Fadinard, sans rien dire à sa noce qui le suit partout, part à la recherche d’un chapeau jumeau, tâche a priori simple, mais qui se révèle très difficile. Sa quête le mène chez une modiste, puis chez une baronne et enfin chez un monsieur seul. À chaque fois la noce débarque sur ses talons, ahurie et maladroite, semant invariablement le trouble.
La fin est comique au possible et se passe dans la rue devant chez Fadinard.

Personnages :

FADINARD, rentier.
NONANCOURT, pépiniériste. Né à Grosbois, le 7 décembre, nonante-huit.
BOBIN, neveu de Nonancourt.
HELENE, fille de Nonancourt.

La célèbre pièce de Labiche met en scène un pépiniériste de Charentonneau.

Extraits concernant  CHARENTONNEAU

Félix. – Peuh ! … je lui trouve l’air godiche; mais elle est de bonne famille… c’est la fille d’un pépiniériste de Charentonneau… le père Nonancourt.

Fadinard. – Elle est en train de s’embarquer à Charentonneau… dans huit fiacres… J’ai pris les devants pour voir si rien ne cloche dans mon nid conjugal… Les tapissiers ont-ils finis ? … A-t-on apporté la corbeille, les cadeaux de noces ?…
Félix, indiquant la chambre du deuxième plan gauche. – Oui, monsieur… tout est là dans la chambre…
Fadinard. – Très bien ! … Figure toi que, parti ce matin à huit heures de Charentonneau…

Fadinard.
Hein ? Quoi ? Ah ! Oui !
Ils s’embrassent. A part :
On s’embrasse énormément dans la famille de ma femme !
Haut, reprenant le ton du récit :
Parti ce matin de Charentonneau….
Vézinet. – Et la mariée ?
Fadinard. – Oui… Elle me suit de loin… dans huit fiacres.
Reprenant :
Parti ce matin à huit heures de Charentonneau…

Fadinard, seul

Enfin… dans une heure, je serai marié ! Je n’entendrai plus mon beau-père me crier à chaque instant : « Mon gendre, tout est rompu !  »
Vous êtes-vous trouvé quelquefois en relations avec un porc-épic ? Tel est mon beau-père ! J’ai fait sa connaissance dans un omnibus. Son premier mot fut un coup de pied. J’allais lui répondre un coup de poing, quand un regard de sa fille me fit ouvrir la main… et je passai ses six gros sous au conducteur.
Après ce service il ne tarda pas à m’avouer qu’il était pépiniériste à Charentonneau. Voyez comme l’amour rend ingénieux… Je lui dis : « Monsieur, vendez-vous de la graine de carottes ? » Il me répondit : « Non, mais j’ai de bien beaux géraniums. » Cette réponse fut un éclair. « Combien le pot ? – Quatre francs. -Marchons ! » Arrivés chez lui, je choisis quatre pots (c’était justement la fête de mon potier), et je lui demande la main de sa fille. « Qui êtes vous donc ? – J’ai vingt-deux francs de rente… – Sortez ! – Par jour ! – Asseyez vous donc! »

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