*
*
L’histoire de la gare au XIX siècle …
*
1845 – Un octroi communal fut voté, et le vin frappé d’un droit de un franc par hectolitre, « pour imiter les communes de Charenton et Saint-Maurice, qui améliorent tous leurs services ».
A cette époque, se produisit un fait qui devait avoir, par la suite, la plus grande influence sur les destinées de la commune ; nous voulons parler de l’établissement de la ligne du chemin de fer, qui, en coupant le territoire en deux, devint plus tard la cause initiale de la séparation de la section d’Alfortville.
Des chemins furent modifiés ou raccourcis ; ceux de Villeneuve, du Port-à-l’Anglais, de Jean, des Iles, de la Mare et des Marais. En échange, la Compagnie donna le terrain pour le chemin Latéral, et pour le déplacement d’une partie de ceux des Iles, des Marais et de Jean, mais sans aucun travail de viabilité. Un pont et des passages à niveau sont venus rendre plus difficiles les communications entre les agglomérations et la plaine cette situation n’a fait que s’aggraver depuis, par la plus grande fréquence du passage des trains.
Comme compensation, Maisons fut doté d’une gare de voyageurs dès l’ouverture de la ligne, celle des marchandises ne fut installée qu’en 1874 et celle d’Alfortville en 1890.
1860 – Le classement du chemin de l’Echat dans la grande vicinalité était demandé depuis longtemps, à ce moment déjà, afin de décider l’administration à ce classement ; son utilité est démontrée comme pouvant contribuer à relier dans l’avenir Saint-Maur, Créteil, Maisons, Vitry et Ivry, à l’aide d’un prolongement à travers la plaine et d’un pont sur la Seine, ce même pont dont nous commençons seulement à entrevoir la construction comme prochaine.
Pour la première fois, un médecin de l’état civil est désigné ; c’est M. Josias ; il touchera, pour chaque constatation, 2 francs, qui lui seront payés par les familles.
Le premier traité avec l’administration des pompes funèbres fut également fait ; jusque là, on portait les corps à bras.
Une grande inondation vint couvrir les plaines, et en fit pendant quelque temps un lac, entre les lignes des chemins de fer de Lyon et d’Orléans, Seine comprise. La partie basse d’Alfort, ainsi que les terres au delà de Maisons et la place de la gare étaient également inondées ; puis la gelée survint et il y eut une débâcle terrible. Fort heureusement, la plaine était encore déserte.
1876 – La nouvelle Constitution, qui chargeait les conseils municipaux d’élire chacun un délégué pour l’élection des sénateurs, eut pour la première fois son application en 1876. M. Dandalle fut élu.
Son monument, dans le cimetière, porte gravé cette mention : Premier délégué sénatorial.
Une inondation, plus terrible que toutes les précédentes, vint couvrir Alfortville et les parties basses de Maisons et d’Alfort.
A Maisons, il y avait de l’eau jusque sur la route de Villeneuve, la place de la Gare en était couverte ; à Alfort, la rue des Deux-Moulins était devenue un torrent et les quais disparaissaient sous l’eau. La rue du Pont d’Ivry était submergée depuis le carrefour d’Alfort jusqu’au bas du pont. Non seulement les terrains, mais les rues d’Alfortville étaient inondées.
Nul doute que si le chemin de fer et certains remblais n’eussent pas existé, la Marne, retrouvant ce qu’on dit être son ancien lit, ne fût venue se jeter dans la Seine au-dessus de Maisons, comme en 1836, date où, d’après un ancien, on pêchait au bas des vignes de l’Echat, des poissons énormes.
Pour venir en aide aux sinistrés, il fut fait des souscriptions dans plusieurs journaux, notamment dans le Figaro et le Rappel ; le conseil vota 2 000 francs.
Le maréchal de Mac-Mahon, président de la République, vint sur place se rendre compte de l’importance des dégâts et laissa également une grosse somme.
On dit à Alfortville, mais nous n’en croyons rien, que c’est à cette occasion que fut prononcé le discours fameux : Que d’eau ! Que d’eau !
Le terrain sur lequel devait être édifiée l’école était lui-même recouvert de 1m, 85 d’eau.
La vitalité d’Alfortville était si grande, qu’à peine cette eau retirée, on recommençait à construire, comme s’il ne se fût rien passé d ‘extraordinaire.
Ici commence l’ère des grands projets et des discussions orageuses. Un de ces projets prévoit une dépense de 484 970 francs, un autre 508 536 francs ; tous deux comportaient un groupement de travaux de toutes sortes ; ni l’un ni l’autre ne fut exécuté en entier.
Trois extraits d’Histoire de Maisons-Alfort et d’Alfortville depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Par Amédée CHENAL – Maire de Maisons-Alfort – 1898
La gare au XIXe siècle
*