Une petite introduction sur les deux frères Henri et Ferdinand (1) DUCUING. Henri et ses descendants ont habité à Lespéret. Les descendants de Ferdinand habitaient (et habitent encore) sur la place de l’église à Castelnau-Rivière-Basse.
Ferdinand (1) devait être le parrain du Maréchal Ferdinand FOCH. (d’où le prénom).
Ferdinand (2) le fils fut intendant militaire,
Ferdinand (3) le petit fils eu une histoire de héros, qui est narrée dans cet article.
Un aviso de marine porte son nom.
Anicet MALARTIC et Ferdinand FOCH étaient cousins par alliance. Leurs grand-mères étaient deux sœurs DUCUING.
Bonne lecture.
Ferdinand Gabriel Ducuing ( né le 25 décembre 1885 à Paris – mort au champ d’honneur le 25 mai 1940 au Cap Gris-Nez près de Calais ) se destinant à la Marine Marchande, il embarque aussitôt après avoir obtenu le baccalauréat sur un trois-mâts puis sur des paquebots. Fait son service militaire comme matelot en 1907 sur les cuirassés Brennus et Bouvet.
Lieutenant au long cours en 1908, capitaine au long cours en 1911, il navigue successivement sur treize paquebots, apprend parfaitement quatre langues étrangères et fait une licence de droit.
Pendant l’été 1914, il est second capitaine sur un paquebot mais il quittera son emploi dès juillet 1914 pour s’engager dans un bataillon de chasseurs à pied. Au front jusqu’en décembre 1914, nommé alors sous-lieutenant, passe volontairement dans l’aviation comme officier observateur. Pilote en juillet 1915, revient dans la Marine comme enseigne de vaisseau auxiliaire. Affecté à l’aviation maritime se distingue à Dunkerque et à Venise (base de l’Adriatique) où il effectue de nombreuses missions de reconnaissance et de bombardement. Blessé en combat aérien, est cité à l’ordre des Armées Navales Françaises et Italiennes. Reçoit la Croix de Guerre avec Palme et est fait Chevalier de la couronne d’Italie.
Demande à suivre des cours de pilote de chasse, mais un accident le rend inapte au pilotage. Chevalier de la Légion d’Honneur en janvier 1917.
Commande en second le centre d’aviation maritime de Dunkerque puis, sur sa demande, prend commandement du centre de ballons du Havre. Lieutenant de vaisseau démobilisé en avril 1919.
A obtenu plusieurs citation de 1914 à 1918. Ci-après texte de l’une de ces citations, mérité en 1916, semble-t-il.
» Pilote hardi et courageux, excellent chef de ½ escadrille qui a su entraîner en toute circonstance d’une façon remarquable les pilotes placés sous ses ordres. Pendant son séjour sur le front a rendu des services exceptionnels dans diverses circonstances. A pris part à un combat naval. «
Devient armateur après la guerre, reste un officier de réserve très actif et, avec quelques camarades, crée en 1925 « l’Association Centrale des Officiers de Réserve de l’Armée de Mer » (A.C.O.R.A.M.) qui adhère aussitôt à l’Union Nationale des Officiers de Réserve. Elu président de l’ A.C.O.R.A.M. à sa fondation en reste le président de 1925 à 1940, président particulièrement actif qui obtient des résultats des plus remarquables dans tous les domaines ( formation et instruction des officiers de réserve, statuts des officiers de réserve, liaison avec la Marine Nationale, cohésion morale des cadres de réserve de la Marine.
En septembre 1939, le Capitaine de Corvette Ducuing, maintenu dans les cadres actifs sur sa demande, prend le commandement de la redoute de la Croix Faron à Toulon, puis est désignée pour organiser le centre de défense maritime du Cap Gris-Nez (près de Calais) qui malheureusement n’aura pas les moyens suffisants en mai 1940 pour assurer toute sa mission, en effectif, en artillerie et en matériel. La redoute, avec un poste avancé et un renfort de détachement de l’Armée de Terre, est encerclé les 23 et 24 mai et résiste héroïquement pendant près de 48 heures aux puissantes attaques allemandes, refusant la reddition que lui propose l’adversaire. Le 25 mai à 9 heures, n’ayant plus de matériel et de munitions, à la toute dernière extrémité, le Commandant Ducuing fait évacuer le poste par ses hommes blessés et valides, lui même ne veut pas suivre ses hommes dans le repli qu’il leur a commandé, il reste seul (il y aura pourtant eu un témoin) se découvre, hisse les couleurs au mât de pavillon, puis s’avance vers les Allemands, une mitraillette à la main, il est alors abattu par une rafale allemande et tué sur le coup.
A titre très exceptionnel, après sa mort, le Commandant Ducuing est promu Capitaine de Frégate à compter du 24 mai 1940, il a une magnifique citation à l’ordre de l’Armée.
Une batterie de côté près de Toulon reçoit son nom et le « Figaro » publie un article intitulé : Les dernières cartouches des défenseurs du Cap Gris-Nez
En 1952, le Ministre Secrétaire d’Etat à la Marine inaugure au Cap Gris-Nez une stèle à la mémoire du Commandant Ducuing et des marins tombés là. Cette stèle porte l’effigie du Commandant Ducuing et l’inscription » Au Commandant Ducuing et à ses marins morts pour la France le 25 mai 1940. «
Les phrases suivantes ont été prononcées dans les discours officiels du jour de cette inauguration.
» C’est là que le 23 mai 1940, isolé de tout, réduit à ses seuls moyens, il commença une résistance désespérée contre les forces allemandes qui ne devaient avoir raison de son héroïsme et de celui de ses compagnons de lutte que 48 heures plus tard et encore grâce à l’emploi des chars. «
« Tombés face à l’ennemi quelques minutes avant que son ouvrage ne fut submergé par la horde des assaillants.
« C’est avec des Ducuing que la France s’est faite, c’est avec des hommes de sa trempe qu’elle s’est reprise à espérer aux périodes douloureuses de son histoire, c’est enfin grâce à eux que ceux qui bâtirent l’avenir ont le droit d’avoir confiance. »
Puis extrait d’un autre discours :
» Le commandant Ducuing était l’un de ces hommes d’exception placés sur notre route pour éclairer et nous montrer la voie. Sa mort est un témoignage manifestant jusqu’à l’absolu le sens du devoir, celui de l’honneur et l’amour profond de la Patrie. »
Le Commandant Ducuing officier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre avec palmes 1914/18 et 1939/40 était, en outre, titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères.
A épousé mademoiselle Jeanne Faber de la Comédie Française, décédée en 1974. Pas de postérité.
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