Le cataplasme à la moutarde
Voilà typiquement ce que j’appellerais un souvenir d’enfance pour moi… Et si je vous parle de ça c’est parce que j’ai la bonne bronchite annuelle par laquelle il faut passer et que j’essaye d’enrayer tant bien que mal.
Dans mon enfance, lorsque je toussais de façon un peu persistante, j’étais menacée du cataplasme à la moutarde : l’horreur absolue !
J’imagine que certains d’entre vous sauront de quoi je parle…
Ma grand-mère se chargeait de la confection du supplice, il paraît qu’elle avait le tour de main, comme on réussit une mayonnaise ou la rouille de la bouillabaisse.
Si je me rappelle bien, les ingrédients de base se composaient de farine de lin et de farine de moutarde, qu’il fallait diluer dans de l’eau bouillante (tout était dans les bonnes proportions, comme toujours), la casserole ou le chaudron (il y avait parfois plusieurs sujets à traiter en même temps) émettait des bruits bizarres, faisait des bulles, je venais jeter un œil discret mais néanmoins méfiant, ça ne présageait rien de bon et ça puait…
Il fallait obtenir une pâte assez consistante que l’on étalait sur un voile de tulle, et on appliquait la chose sur le torse ou le dos du malheureux patient…
Lorsque c’était mon tour d’être la victime désignée, ma grand-mère (sans doute pour se racheter), m’aidait à supporter le supplice en restant à mes côtés pour me lire mon livre favori, que je connaissais par cœur et que je récitais en même temps qu’elle, et quand vraiment la farine de moutarde commençait à brûler la peau, elle me tenait la main et me racontait n’importe quelle histoire pour capter mon attention, et ça marchait parfaitement !
Ainsi j’arrivais à tenir les 20 à 30 minutes réglementaires.
Après quoi on retirait le cataplasme et apparaissait une peau d’un superbe rouge vif, digne des pires coups de soleil subis par des britanniques en Espagne, j’avais donc le droit d’être saupoudrée de talc et j’étais supposée être en pleine forme et guérie dans les heures qui suivaient, ce qui a du être souvent le cas, peut-être par simple frousse de devoir recommencer le traitement…
Adhérent-CGMA-Sylvie-R-152
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