Pour commencer prenez connaissance avec l’auteur « Adolphe Joanne » et ses guides bleus
L’ouvrage qui a attiré notre attention est :
« Les environs de Paris illustrés : itinéraire descriptif et historique
par Adolphe Joanne. (1856). »
Le paragraphe sur Maisons-Alfort nous éclaire sur ce qu’était notre commune en 1856.
L’article est consacré à Alfort, et ce n’est que vers la fin que Charentonneau et Château-Gaillard sont cités par l’auteur.
Maintenant, place à la lecture :
Page 576 à 578 : 2ème station – MAISONS-ALFORT
Distances.
La station de Maisons-Alfort est à : 2 kil. de celle de Charenton, 7 kil. de la gare de Paris. Maisons-Alfort est à : 2 kil. 500 mèt. de Charenton, 9 kil. 800 mèt. de Paris, 2 kil. de Créteil. Alfort est à : 2 kil. de Maisons, 4 kil. de Créteil, 1 kil. du pont d’Ivry.
On trouve à la station de Maisons-Alfort des voitures pour Créteil; 9 départs par jour.
Alfort,
village situé à l’extrémité du pont de Charenton, sur la rive-gauche de la Marne, des deux côtés de la grande route de Paris à Melun , est une dépendance; au point de vue administratif, de la commune de Maisons, laquelle, pour cette raison, s’appelle officiellement Maisons-Alfort. Il n’est remarquable que par son École Vétérinaire, magnifique établissement, fondé par Bourgelat en 1766, et dont l’utilité n’a pas besoin d’être démontrée. C’était, dès l’époque de sa création, une école royale, et ce titre lui fit, dit-on, courir quelques dangers au début de la Révolution. Mais la Convention en vit si bien tout le prix, qu’elle exempta de la loi du recrutement les élèves el les professeurs. L’empereur Napoléon Ier la reconstitua et accrut son importance. Une ordonnance royale de 1826 lui donna quelques développements nouveaux.
Le nombre des élèves est ordinairement de 250, parmi lesquels on compte 40 élèves militaires qui, leurs études terminées, sont placés dans nos régiments de cavalerie et d’artillerie avec le titre de sous-aides vétérinaires et le grade de maréchaux des logis. Les autres, quand ils sortent avec honneur de l’épreuve des examens, obtiennent le diplôme de médecin-vétérinaire. Il faudrait n’avoir jamais habité la campagne pour ignorer tous les services qu’ils y rendent.
On suit, dans cette école, des cours de chimie, de physique, de botanique, d’anatomie, de pathologie interne, de thérapeutique et de chirurgie, -toutes ces sciences restreintes, on le comprend sans peine, à l’application spéciale qu’en doivent faire les élèves. Il y a même un cours de jurisprudence vétérinaire.
L’Ecole d’Alfort est aussi un hôpital pour les chevaux et les chiens malades, qui sont soignés par les élèves sous la direction des professeurs. La pension d’un cheval est le 2 fr. 50 c. par jour, et celle d’un chien, de 60 c. II y a donc de vastes écuries et un chenil. On y a joint une porcherie et un troupeau de divers animaux, qui s’accroit de tous les individus de race étrangère importés en France par les soins de l’administration.
Un beau jardin botanique est annexé à l’Ecole, avec quelques champs affectés à la culture de diverses plantes céréales et fourragères.
Nous n’avons pas l’espace nécessaire pour parler en détail de la machine hydraulique qui amène l’eau de la Marne dans l’établissement, ni des curieuses collections qu’on y trouve, ni des salles de dissection, ni du laboratoire de chimie, ni de la chapelle. Mais tout cela mérite d’être su.
« Mayeul, abbé de Cluny, ayant établi la régularité dans l’abbaye de Saint-Maur-les-Fossés, vint trouver le roi Hugues Capet à Paris. et le pria de subvenir aux besoins de ces religieux, en leur accordant quelques terres voisines de leur monastère. Ce prince fit à l’instant expédier une charte par laquelle il donnait à cette communauté la seigneurie d’un village appelé Mansiones, avec les près, les terres, les moulins, les pacages, les eaux et leur cours, et les serfs; de plus, les deux églises du lieu…. chargeant les moines de prier Dieu pour lui, la reine son épouse, et leur fils Robert …. »
Ce passage de l’abbé Lebeuf prouve l’ancienneté de Maisons-Alfort et du nom par lequel on le désigne; il jette une vive lumière sur la situation des paysans du Xe siècle; il explique à merveille l’empressement que l’on avait alors à se faire moine. L’abbé de Saint-Maur eut une demeure à Mansiones ou Maisons. Il en était le seigneur; il y avait droit de justice. Il y créa plusieurs fiefs, et il faut croire que Fun de ces fiefs tomba dans le domaine royal, puisqu’un château y fut bâti par François Ier ou Henri II. Diane de Poitiers l’habita quelque temps, après la mort de son royal amant ; mais on en chercherait en vain la trace aujourd’hui.
Maisons-Alfort fait partie du département de la Seine, arrondissement de Sceaux ; sa population se monte à 2000 hab. ; sa fête patronale se célèbre le dimanche de la Trinité et le 1er dimanche d’octobre. Charentonneau et le domaine de château Gaillard dépendent de la commune.